Essai Zero DSRX : dangereux d’y goûter…
Allez, ne le cachons pas, chez Cafe Racer Only nous sommes assez fondamentalement contre le tout électrique ! Comme l’avait annoncé le journal Charlie Hebdo en 2022 dans un numéro spécial, très fouillé, intitulé “Voiture électrique, dernière arnaque avant l’apocalypse“, cette solution est loin de faire de son propriétaire, un parfait écologiste irréprochable à l’instant de son achat. Sans rentrer dans le débat, il est bon de prendre en compte les conclusions récentes de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) qui déclare que, avant même d’avoir roulé le moindre kilomètre, une voiture électrique a une « dette » carbone de 5 à 15 tonnes équivalent CO2, selon les modèles, soit une empreinte 2 à 3 fois supérieure à celle d’un équivalent thermique ! Nous sommes bien loin de l’image portée par les nombreuses campagnes publicitaires des grands constructeurs ! Nouvelle “vache à lait“ de ces derniers (modèles moins chers à produire et vendus 30 à 40% plus chers qu’une voiture thermique), ils monopolisent le débat sans apporter de réelles solutions à l’heure d’une crise énergétique et d’un pouvoir d’achat en berne. Nous regrettons en fait le manque de transparence réel des gouvernements et des constructeurs en lieu et place de propositions multiples et plus réalistes. Les constructeurs motos, logiquement, suivent le mouvement mais avec plus de discernement, il faut l’avouer. Cela mis à part, il faut savoir vivre avec les évolutions de notre univers et suite à un appel du responsable presse de la marque, Olivier, nous avons accepté plutôt de bon cœur de faire un essai du nouveau trail de la gamme ZERO, la DSRX, durant le Alpes Aventures Festival histoire de nous faire une véritable opinion et grand mal nous en à pris…
Zero DSRX : imposante et séduisante
Dans ses différents coloris (Vert - Gris - Blanc), la Zero DSRX s’intègre parfaitement dans le style des Trails actuels. Au Alpes Festival Aventures, celle-ci ne faisait absolument pas “tache“, bien au contraire de par son volume. Le design est abouti, l’équilibre des lignes est réussi et plus globalement, la Zero en impose avec un gabarit massif bien proportionné. La finition est plutôt très qualitative et son design très sobre, motorisation électrique oblige. La moto évite les nombreux appendices disgracieux (câbles et autres éléments d’un moteur thermique) qui contraignent souvent celui-ci. Pour les équipements périphériques, la marque a fait appel à des équipementiers reconnus comme Showa pour les suspensions avant et arrière, Bosch et J-Juan pour le système de freinage et Pirelli (Scorpion Trail) pour les pneumatiques. De quoi rassurer les futurs pilotes sachant que la Zero offre un couple phénoménal et maximal de 225nm pour un poids de 247kg ! Il n’aura échappé à personne qu’aux vues du rapport, poids puissance, mieux vaut que les périphériques soient à la hauteur pour arrêter la bête une fois lancée…
Mise en route de la Zero DSRX
Avant de prendre la route nous avons eu le droit à un petit briefing de notre “Road Captain“ histoire de se familiariser avec les différentes options offertes par la moto en termes de pilotage. Plusieurs modes de conduite sont disponibles d’Éco à Sportif. Plus que sur la conduite, notre guide à plutôt insisté sur les dangers de l’électrique en particulier à l’arrêt tant, si vous oubliez de couper le contact, la Zero peut vous propulser dans les étoiles simplement en touchant la poignée d’accélération. Le moteur étant opérationnel dès le contact mis, l’absence de tout son peut laisser à penser que celle-ci est éteinte et donc sans danger en cas de manipulation de l’accélérateur ! Pour le reste, il faut souligner que la DSRX dispose également d’un système de marche arrière (Mode Parking) bien utile, aux vues de la hauteur et du poids de la moto, pour les petits gabarits. Notre confrère de A2 Ride présent pendant l’essai était venu avec une pilote de petit gabarit qui à fortement apprécié cette option lors des manœuvres. Une fois la présentation de la moto effectuée nous avons démarré (très bizarre d’écrire cela tant le démarrage se fait sans aucun son…), ou plutôt “glissé“, dans les allées du festival au milieu d’une foule dense et interrogative quant à cette absence de bruit !
La conduite avec la Zero DSRX
Avouons-le sans détour, conduire une Zero est assez déroutant durant les premiers kilomètres ! Pour les “anciens“ comme votre serviteur, l’absence d’embrayage et donc de contrôle de la traction est un vrai manque. Les pilotes “thermiques“ ont l’habitude de doser leur progression à basse vitesse en jouant simultanément sur l’accélérateur, le frein avant et l’embrayage ! Ici que nenni !!! Les utilisateurs de motos thermiques avec boîtes de style DCT connaissent parfaitement ce temps d’adaptation un tantinet bizarre. En gros, vous êtes sur une moto avec un gabarit en adéquation, mais vous conduisez façon scooter. Le dosage demande un certain temps d’adaptation à basse vitesse mais étonnamment, beaucoup moins dès que l’on roule à bonne vitesse dans la circulation. Le moteur répond à la moindre sollicitation avec beaucoup de souplesse aidé en cela par la transmission par courroie, très efficace et ce à tous types d’allures. La position de conduite sur la Zero est agréable et tous les éléments tombent naturellement sous la main à l’exception du levier d’embrayage et du sélecteur de vitesse qui manquent indéniablement. Inutile de vous dire que chacun des pilotes, à un moment donné, à tenté de saisir le levier d’embrayage ou de passer au pied les vitesses, façon “Air guitare“ ! Une fois sur la route, la moto se montre d’un équilibre étonnant. La répartition des masses est tout simplement bluffante et l’on fait corps très rapidement avec la machine. Si visuellement nous pensions tous avant l’essai que l’avant de la moto allait “peser“, dans les faits il n’en est rien et la DSRX se montre facile à guider aidée en cela par un guidon large parfaitement proportionné. Malgré la largeur du réservoir, la selle est assez étroite et permet une conduite accompagnée des jambes facile et ce même en option “debout“. Côte ergonomie, votre essayeur avec son 1.80m pose sans problème les deux pieds presque à plat avec la selle normale. Les premiers kilomètres vers les cols se sont fait à allure modérée et attentive tant l’absence de bruit transforme réellement l’expérience de conduite. L’occasion de constater que la moto ne vibre pas et que l’assemblage du carénage et des accessoires est particulièrement qualitatif ! Une fois la route dégagée, logiquement nous sommes tous passés en mode sport pour tester la vélocité du moteur et autant vous dire que la chose est impressionnante. Puissance et instantanéité vont de pair et vous propulsent de façon linéaire dans le monde merveilleux de l’accélération électrique. Ça tracte fort, très fort et la machine suit parfaitement sans se désunir. Il était très drôle d’observer les autres pilotes et de les voir accélérer puis ralentir, histoire de reprendre leur souffle, tout ce petit monde restant “bluffé“ par le niveau de puissance délivré. Le moteur est tout simplement hors norme et les sensations sont au rendez-vous.
Agilité du trail électrique Zero DSRX
Logiquement à Barcelonette, nous n’avons pas eu l’occasion de tester de longues lignes droites (heureusement peut-être…), mais plutôt des routes de cols de montagne ou la moto s’est montrée, malgré son gabarit, très à son aise. Équilibre rassurant dans les virages, bonnes remontées d’informations de l’avant, facilité de gestion du moteur, efficacité du frein avant et du frein arrière, (moins dosable), tous ses éléments conjugués ont fait que très rapidement nous avons pris confiance et avons commencés à “rentrer“ dans la bête avec des trajectoires plus agressives. Force à été de constater que sur ce type de route, difficile de mettre à la faute cette Zero. Logiquement nous avons partagés nos réflexions avec les différents pilotes essayeurs présents et à quelques détails près, les avis étaient assez unanimes : une excellente surprise que cette Zero DSRX ! Le retour depuis les cols nous à permis de tester le mode ÉCO avec son récupérateur d’énergie et son “faux“ frein moteur plutôt efficace. Côté confort, nous n’avons pas eu le temps de nous fatiguer mais la position droite, la bonne protection de la bulle réglable et le confort de la selle laissent à penser que les conditions sont réunies pour une conduite agréable.
En conclusion
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