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BAAK is Over…Billet de mauvaise humeur !

Nous sommes particulièrement tristes car nous avons appris en cette fin d’année que l’aventure Baak avec à sa tête son fondateur historique, Rémi Reguin, vient de se terminer. Après s’être démené durant 2024 pour trouver des fonds et offrir à l’entreprise une seconde vie suite à des problèmes financiers et une liquidation, le fondateur de Baak vient de se faire remercier par le repreneur de la marque au bout de 6 mois ! Un schéma, malheureusement, trop classique dans ce type de rachat d’entreprise au tribunal de commerce ! Pour avoir rencontré le nouveau propriétaire durant un déjeuner, peu de chance que la marque telle que nous l’avons aimé perdure. Difficile de notre point de vue dans cet univers si particulier, pour un repreneur sans expérience dans le secteur, sans permis moto et sans culture “2 roues“ réelle, d’apporter un nouveau souffle à une marque si emblématique ou l’héritage culturel est l’un de ses ADN fondateurs. Le nom BAAK était à lui seul une promesse ! Les derniers évènements laissent à penser, d’ailleurs, que le rachat de Baak n’était au final qu’une simple opération financière et non un projet plus ambitieux comme annoncé par le repreneur et espéré par Rémi ! En soi, rien de répréhensif, à chacun ses leviers, mais de façon certaine, notre univers n’est pas fait que de chiffres, de campagnes d’e-mailing, de produits universels achetés en Chine et re-badgés, de réduction des coûts ou de gestion de datas comme entendu lors de ce fameux déjeuner. L’avenir nous donnera peut-être tort, mais objectivement cela ne sera plus notre problème tant nous considérons que, sans son fondateur, Rémi Reguin, BAAK n’a plus rien à faire dans nos colonnes !

Passion et rentabilité : un duo explosif !

À l’instar des iconiques casques Ruby ou des customs japonais Zero Engineering, rares sont les marques haut de gamme à survivre avec le même rayonnement après la disparition (volontaire, ou involontaire), de leur créateur et c’est tant mieux ! Pas grand monde ne veut aujourd’hui d’une Zero Engineering depuis son rachat par les américains, par contre les modèles originaux ont vu leur valeur multipliée par 10 ! Rares sont ceux à ne pas conserver précieusement leur Castel Ruby original et à se refuser d’acheter son successeur controversé, le Guang pourtant fabriqué dans les mêmes ateliers ! Nul doute que les modèles originaux Baak suivront le même chemin (Seulement 170 exemplaires certifiés…).

Si Rémi le fondateur était aussi décrié, qu’apprécié (Souvent le lot des créateurs…), si malheureusement la liquidation de Baak a laissé des ardoises auprès de certains fournisseurs les mettant dans des positions difficiles, la marque n’avait de sens que par sa passion et sa vision uniques qui ont fait de l’atelier lyonnais, durant plus d’une dizaine d’années, l’un des acteurs majeurs de la préparation française et l’un des rares à bénéficier d’une renommée internationale. Malgré une voie toute tracée comme opticien, Rémi, n’a jamais hésité à privilégier sa passion des belles mécaniques à un quelconque confort matériel potentiel ! Le démarrage de l’atelier dans le garage de ses grands-parents illustre à lui seul l’envie originelle ! Talentueux visionnaire, excellent pilote, metteur au point expérimenté et génial touche à tout (Designer, sellier, mécanicien, carrossier, usineur…) il a su imposer rapidement à ses modèles une signature visuelle reconnaissable entre toutes ! Une rareté dans le secteur tant il ne sont que quelques très rares préparateurs à bénéficier d’une réelle identité “Maison“. Certes, Rémi n’était certainement pas au final un bon gestionnaire (il ne l’a jamais revendiqué !) et il a sans aucun doute fait de multiples erreurs, mais il a essayé de s’entourer de personnes plus compétentes que lui ces dernières années, sans grand succès. La COVID et une certaine baisse d’intérêt pour le Cafe Racer sont également passés par là et ont accentué une situation économique compliquée et des choix stratégiques malheureux. Rémi Reguin pensait avoir trouvé un associé doué de toutes les qualités qui lui manquait et au final ce dernier s’est révélé son ultime fossoyeur, mais personne n’est à l’abri de ce genre de situation. Qu’on aime ou que l’on déteste Rémi, force est de lui reconnaître qu’il est à l’origine d’une des plus belles marques françaises de motos préparées. Certains se réjouiront de cet état de fait, mais au final tous les passionnés de Cafe Racer et de moto néo-rétro sont perdants et cela n’augure rien de bon.

Baak marque emblématique

Dans les faits, Baak reste un emblématique représentant d’une poignée de passionnés, particulièrement persévérants, qui essaient de partager leur amour des belles mécaniques et des préparations ultimes. Des préparateurs français comme Tank Machine, FCR, Mystic Mechanic ou Jerem Motorcycles, pour ne citer qu’eux, font preuve quotidiennement d’une constante résilience pour partager leur vision et construire des motos uniques loin des kits Plug And Play proposés par les constructeurs. Au-delà de post Instagram flatteurs, la réalité d’un préparateur reste pourtant souvent compliquée dans un secteur de plus en plus incertain entre hausse des coûts des matières premières, contrôle technique restrictif, réduction des investissements constructeur, marché de la moto en dent de scie, le tout sur fond de crise économique. Aucun préparateur n’est malheureusement à l’abri d’un mauvais tour de l’univers comme le démontre l’arrêt récent du génial Lazareth, pourtant icône incontournable de la préparation. Si bon nombre d’entre-eux pourraient travailler avec talent dans d’autres domaines, ils s’investissent pourtant sans retenue pour nous permettre de rêver les yeux ouverts et de piloter des machines rares ! Au final ce que l’histoire retiendra c’est que Baak et Rémi Reguin sont indissociables, comme Zero Engineering et Shinya Kimura, ou Ruby et Jérôme Coste ! Tout le reste n’est que salade et l’univers se charge bien souvent de remettre à leur place les indélicats en quête d’entreprises rachetées à bas prix au tribunal de commerce dont ils espèrent obtenir de substantiels bénéfices en exploitant le “fond de commerce“. Nous souhaitons néanmoins bonne chance aux collaborateurs Baak, extérieurs au jeu de dupes qui s’est joué, et qui restent dans l’entreprise pour cette nouvelle V2 ! Certains y trouveront peut-être leur compte en estimant qu’ils sont capables de faire aussi bien ou mieux que Rémi…Tous les autres s’interrogeront certainement sur ce qu’est une marque vidée de sa substantifique moelle et en profiterons pour créer leur propre marque, porté par l’aventure Baak et ce qu’ils auront appris, de bon ou de mauvais, c’est ainsi que se forge l’expérience. En ce qui nous concerne, “Baak is over“ et nous ne relaierons plus leurs réalisations qui ne seront au final que des copies diluées des projets originaux existants !

Une page se tourne…

Preuve supplémentaire du changement de vision de l’entreprise, les promotions Baak qui inondent depuis quelques semaines les réseaux sociaux et les récentes publications de l’entreprise pour faire la publicité d’un “nettoyant moto“ (Une première en 10 ans de communication de la marque…) ! Pour un dirigeant qui souhaitait conserver à la marque son image haut de gamme, ça commence mal ! Rien de bon quant à l’esprit de l’entreprise dans l’avenir ! Que dire également du visuel de couronne de Noël posée autour d’une roue utilisé pour les promotions de fin d’année qui ressemble plus à une couronne mortuaire qu’à autre chose ? Un visuel prémonitoire ? Dans tous les cas, une illustration de mauvais goût ! Nous sommes tristes aujourd’hui et regrettons amèrement d’avoir vendu notre Baak pour financer un autre projet. Nous ne prenons la parole que rarement de la sorte mais nous sommes avant tout un média indépendant sans aucun compte à rendre à une régie publicitaire et c’est l’une de nos prérogatives. La passion anime quotidiennement Cafe Racer Only et nous ne pouvons qu’être solidaires des entrepreneurs passionnés qui tentent des choses, mêmes si les échecs sont trop souvent une rançon inévitable. Bon courage à Rémi et à Fanette sa femme pour la suite.

ERIC BARSE / Fondateur Cafe Racer Only

Quelques préparations BAAK






3 commentaires
  • Ghis

    J ai été fan de la marque, (j ai fait préparer une Guzzi par l atelier et acheté qq accessoires pour ma bmw R100 et ma royal enfield clubman), mais beaucoup moins de ses gérants et fondateurs. Accueil toujours tres hautain (désolé, je suis amoureux des motos, mais n avais visiblement pas le look ni l attitude hipster/bobo lyonnais pour me voir offrir un café ou une parole sympa à l atelier ou au salon de la moto…), piètre qualité des tshirts, toujours l impression de les emmerder, alors qu ils buvaient un canon avec leurs potes accrédités « motards de terrasses » … je ne me réjouis pas de leur disparition, mais suis rassuré que la logique ait été respectée… les repreneurs ne feront peut être pas pire…

  • Greg

    Même avis que GHIS, la disparition semble inévitable quand la relation avec les fans n’est pas là : il y a un gros décalage entre le savoir-faire et cette relation chez Baak, c’est dommage et il était possible de faire mieux. Peut-être que les nouveaux sauront trouver une piste plus sûre.

  • Romain

    Comment avoir confiance dans une société quand le dirigeant fondateur commence à embaucher chez Baak sa femme pour lui trouver une activité de prêt à porter.
    C’était déjà une ecartade qui n’avait rien à voir avec l’origine de l’usine.
    Rémi mauvais gestionnaire oui mais aussi mauvais recruteur... Quand on trouve des passionnés comme au début de la boîte il faut les cajoler les chérir et non pas les renvoyer comme des mals propres. Car ensuite on recrute à tour de bras et cela aussi n’est pas l’essence même de ce type d’entreprise.

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