Tolérance zéro en matière d’alcool pour les motards en Grèce !
Dans un contexte de forte sinistralité routière impliquant les conducteurs de deux-roues, la Grèce s’apprête à mettre en place l’une des législations les plus strictes d’Europe en matière d’alcoolémie au guidon. Désormais, tout motard circulant dans le pays devra avoir un taux d’alcool dans le sang strictement nul. Une mesure radicale, motivée par des chiffres préoccupants.
Un taux de mortalité préoccupant chez les motards grecs
Avec 17,7 décès de motocyclistes par million d’habitants, la Grèce affiche l’un des pires bilans de l’Union européenne en matière de sécurité routière pour les usagers de deux-roues. À titre de comparaison, la moyenne européenne se situe autour de 10,5. Si l’on regarde plus globalement, le pays est également l’un des moins performants en matière de sécurité routière tous véhicules confondus, occupant la 23e place sur 27 dans le classement européen, avec une moyenne nationale de 60 décès routiers par million d’habitants — bien au-dessus de la moyenne de l’UE, établie à 46.
Une politique ciblée : priorité aux usagers vulnérables
Face à cette situation, le gouvernement grec a décidé d’introduire une réforme spécifique aux motards et conducteurs de scooters : l’interdiction totale d’alcool avant de prendre le guidon. Cette règle ne s’appliquera pas aux automobilistes, qui restent soumis à la limite actuelle de 0,5 gramme par litre de sang, mais viendra encadrer de manière plus stricte un usage de la moto souvent jugé plus exposé et moins protégé. Cette décision s’inscrit dans une approche de type "Vision Zéro", adoptée par de nombreux pays européens, qui vise à réduire progressivement les morts sur la route, en particulier parmi les usagers dits vulnérables comme les cyclistes, piétons, et motards.
Des sanctions sévères et un message clair pour les touristes
Cette nouvelle réglementation concernera l’ensemble des conducteurs de deux-roues motorisés, y compris les touristes et voyageurs étrangers. En cas de contrôle positif, la sanction sera immédiate et dissuasive : une amende de 1.000 euros pour une première infraction, et jusqu’à 2.000 euros en cas de récidive. L’objectif est double : renforcer la prévention et marquer les esprits, notamment auprès des jeunes conducteurs et des utilisateurs occasionnels. Le message est clair : aucune tolérance ne sera accordée, même pour une consommation légère.
Une mesure controversée, mais saluée par les associations de sécurité routière
Si cette réforme soulève certaines critiques, notamment concernant l’inégalité de traitement entre motards et automobilistes, elle est saluée par de nombreux acteurs de la sécurité routière. Les effets de l’alcool, même à faible dose, sur l’équilibre, la coordination et les temps de réaction sont largement documentés — et particulièrement critiques sur deux-roues, où la stabilité dépend entièrement du conducteur. La Fédération Hellénique de Moto et plusieurs associations de prévention y voient une avancée significative vers une meilleure protection des motards, souvent surreprésentés dans les statistiques d’accidents graves.
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